Paolo Scialla: «Faire du développement durable un des piliers de l’éducation en Tunisie»

• Construction de près de 50 nouvelles écoles, réhabilitation de près de 400 établissements, création de 25000 places, avec un impact sur plus de 200000 élèves

• Pendant la phase de mise en œuvre, le PMES a fait travailler plus de 450 entreprises tunisiennes et a soutenu la création de plus de 10 000 emplois à travers le pays

• Une deuxième phase en train de démarrer dotée d’un budget de 80 millions d’euros pour la construction de 80 nouveaux établissements verts du primaire

TUNIS – UNIVERSNEWS (NAT – MS) – Les écoles primaires vertes sont l’un des programmes phare de la deuxième phase du programme de modernisation des établissements scolaires. Il s’agit d’une démarche pédagogique et volontariste, qui encourage les élèves à jouer un rôle actif et à évaluer leur lieu de vie commun, dans le but de l’améliorer et remédier aux différents problèmes environnementaux qu’ils rencontrent et qui les touchent avant tout. Le programme de Modernisation des Établissements Scolaires vise à créer 80 écoles vertes et connectées et améliorer les conditions d’apprentissage et d’enseignement pour 14 500 élèves inscrits au cycle primaire. Ces écoles primaires vertes et connectées visent la sensibilisation des élèves sur l’importance de la préservation de l’environnement, avec un focus sur leur rôle important dans la réalisation du développement durable. Outre la construction d’écoles primaires écolo, le financement permettra également l’amélioration de l’environnement, l’acquisition de moyens de transport scolaire et la digitalisation des écoles. En soutenant des initiatives telles que celle-ci, l’UE démontre son engagement envers le développement durable et l’éducation de qualité en allouant 25 millions d’euros sur un total de 80 millions d’euros réservés à cette deuxième phase. Les explications de Paolo Scialla, chargé du programme environnement et changement climatique à l’Union Européenne Tunisie.

• UNIVERSNEWS: Si vous nous présentez le programme de modernisation des établissements scolaires ? Son objectif et son financement ?

Paolo Scialla: Le Programme de Modernisation des Établissements Scolaires (PMES) est étroitement lié aux priorités du ministère de l’éducation tunisien. Le PMES vise à améliorer les conditions d’apprentissage et de travail dans les écoles tunisiennes. Il se concentre sur la modernisation des infrastructures scolaires, la qualité de l’intervention pédagogique et la durabilité. Depuis son lancement, le PMES a permis la construction de près de 50 nouvelles écoles, la réhabilitation de près de 400 établissements existants, la création de 25 000 nouvelles places pour les élèves, avec un impact positif sur plus de 200 000 élèves. Le programme a amélioré les conditions de travail des enseignants grâce à des interventions au niveau des infrastructures et de la discipline. Il a également fourni du mobilier, du matériel didactique et assuré des formations pour 400 cadres du ministère de l’éducation. Le PMES a systématisé une approche durable de la modernisation des écoles. La conception bioclimatique a favorisé les performances énergétiques (double vitrage, matériaux locaux, récupération des eaux pluviales, etc.). Pendant la phase de mise en œuvre, le PMES a fait travailler plus de 450 entreprises tunisiennes et a soutenu la création de plus de 10 000 emplois à travers le pays.

Le Programme touche tous les gouvernorats, avec une dotation de plus de 220 millions d’euros, financé par le gouvernement tunisien, l’UE, la BEI et la KFW.  Une deuxième phase est en train de démarrer pour soutenir la construction de 80 nouveaux établissements verts du primaire et dotée d’un budget de 80 millions d’euros.

• Faire du développement durable un des piliers de l’éducation, est–ce l’objectif de la création des écoles vertes ? Qui va financer cette deuxième phase du programme ?

L’objectif de la création des écoles vertes en Tunisie est de faire du développement durable un des piliers de l’éducation. Ces écoles sont conçues pour promouvoir la sensibilisation environnementale, l’efficacité énergétique et la durabilité. La deuxième phase du programme sera financée par le gouvernement tunisien, l’UE et la BEI.       

•  À quoi ressemblera l’école verte ?

Les écoles vertes sont construites avec des matériaux durables et respectueux de l’environnement conformément aux EDGE Building Standards (https://edgebuildings.com/). Elles utilisent des sources d’énergie renouvelable (énergie solaire). Leur conception bioclimatique favorise l’utilisation efficace de la lumière naturelle et de la ventilation, et prévoit la collecte des eaux pluviales pour l’arrosage des espaces verts. Les écoles vertes auront des zones de plantation, si possible, pour que les élèves participent à la culture d’arbres, de plantes et d’herbes aromatiques.

•  L’école dans la nature, est-ce l’école du futur? Comptez–vous élargir ce projet à d’autres régions du pays ?

La décision concernant l’emplacement des écoles à construire est prise par le Ministère de l’Éducation.

• A part l’éducation, est-ce que vous touchez d’autres secteurs environnementaux en Tunisie?

Dans le cadre du déploiement du Pacte Vert pour l’Europe sur les aspects extérieurs, l’UE soutient la Tunisie dans la mise en œuvre des politiques et stratégies nationales de protection de l’environnement et réduction des émissions de GES, en particulier sur les aspects techniques, financiers, de la recherche et en infrastructures. Les projets dans ces domaines sont nombreux et les financements conséquents, à hauteur de plus de 200 millions d’euros de dons en 2023. L’essentiel des interventions se focalise sur l’assainissement liquide et solide, la dépollution industrielle, la gouvernance environnementale, l’appui aux pratiques durables du secteur privé, l’appui à l’action climatique locale et la sensibilisation des parties prenantes.

Dans le domaine de l’énergie, la coopération entre l’UE et la Tunisie vise à améliorer le cadre réglementaire, augmenter l’efficacité énergétique et accélérer le déploiement des énergies renouvelables et de nouvelles technologies innovantes en matière d’énergie propre (y compris hydrogène renouvelable).